Biographie de Daniel Chailloux

ImageExploration d’une rivière souterraine dans l’Yonne 1964

Nous étions jeunes, très jeunes, et durant nos vacances, avec mon frère et deux copains, nous parcourions, à vélo, les petites routes du département de l’Yonne. La région d’Arcy-sur-Cure nous a tout naturellement conduit à visiter les grottes d’Arcy-sur-Cure. La plupart d’entre-elles renfermaient des vestiges préhistoriques, elles étaient donc fermées. Mais l’une d’elle, la plus grande, la Grotte des Fées, nous offrait un terrain d’aventure exceptionnelle. C’était une rivière souterraine assez vaste que nous avons reconnue et parcourue à de nombreuses occasions. La progression n’était pas facile, la boue était omniprésente. Nous nous enfoncions dans l’argile liquide parfois jusqu’aux genoux. Heureusement, en ressortant, nous plongions dans la rivière La Cure pour nous laver!

Un peu plus tard, la lecture d’un ouvrage du célèbre explorateur des cavernes, Norbert Casteret, a déclenché ma passion pour la spéléologie. Je voulais en savoir plus et en apprendre davantage sur la technique. 1970 a été l’année de mon adhésion à la Fédération Française de Spéléologie et à la création d’un club de spéléologie au sein du Comité d’établissement de mon entreprise professionnelle. Depuis cette date, avec de nombreux amis, nous avons exploré et topographié des grottes dans de nombreux pays (Espagne, Belgique, Italie, Russie, Etats-Unis, Cuba, Hawaii, Ile de la Réunion, Archipel des Iles Marquises). La topographie souterraine est vite devenue une des raisons principale de mon attirance vers le monde souterrain. Cartographier et dessiner les cavernes est toujours actuellement une de mes motivations première pour parcourir une grotte.

Image
ImageLa grotte de Lechuguilla – Nouveau Mexique

Pour la majorité des gens, quel est l’intérêt d’explorer les cavernes ? Dans les grottes et les gouffres, il fait noir et il y fait noir, il n’y a pas de vie, et c’est dangereux ! C’est donc grâce à la photographie que je peux raconter et illustrer mes aventures souterraines. En 1987, je deviens membre du Stéréo-Club Français, une association dont les adhérents pratiquent la photographie stéréoscopique et produisent des images en relief. Muni d’un appareil à deux objectifs, je photographie en 3D les paysages souterrains. Je suis l’auteur et le coauteur de nombreux reportages audiovisuels en relief. En 1997, j’ai été invité à explorer une des plus belle grotte du monde, la grotte de Lechuguilla s’ouvrant dans l’état du Nouveau Mexique aux Etats-Unis. La grotte compte actuellement plus de 240 km de galeries labyrinthiques et offre aux explorateurs des paysages extraordinaires composés de concrétions d’aragonite et de gypse aux formes les plus invraisemblables. J’ai participer à 24 expéditions de longue durée, 24 semaines à 350 mètres de profondeur sous la surface de la terre. Nos journées étaient employées à la topographie et à la documentation photographique en relief de la cavité.

Aujourd’hui encore, je suis toujours autant passionné par la spéléologie et la photographie souterraine mais mon attirance s’est orientée vers les grottes préhistoriques. Depuis quelques années, je pratique une autre de forme de photographie, la photogrammétrie. Cette technique consiste à réaliser un bon nombre de clichés photographiques, de les traiter dans un logiciel approprié pour créer des modèles photogrammétriques en trois dimensions. C’est ainsi que devant l’écran de visualisation d’un ordinateur, on peut admirer, étudier et déchiffrer confortablement les peintures pariétales d’une grotte ornée.

ImageModèle photogrammétrique de la paroi d’une grotte ornée - Ariège